Le port d’El-Aouana peine à sortir de l’eau

Douze ans après le lancement des travaux, il reste tel qu’il a été présenté, un chef-d’œuvre sur maquette.

Sa réalisation n’a d’ailleurs jamais atteint le stade de cette maquette, telle qu’elle le présente dans sa forme achevée. Si ses jetées et son bassin ont été réalisés, le reste de ses infrastructures attend d’être mis en place. Et cela dure depuis de longues années. À l’image de nombreux autres projets qui traînent sans pouvoir arriver à leur stade de livraison à Jijel, cette infrastructure portuaire semble avoir battu tous les records, puisqu’il est en chantier depuis 2008. C’était pourtant juste une affaire de quelques mois, 18 au maximum, selon les délais requis au lancement des travaux.

Tout au long des années passées, des walis, des ministres et des directeurs exécutifs sont passés par là sans que ce port ne voie le jour. Il était pourtant conçu pour donner un plus au tourisme de plaisance dans la région. D’autant plus qu’il est implanté juste à proximité de la ZET d’El-Aouana, sur le même littoral, qui n’est autre qu’un autre projet qui n’arrive pas à livrer ses quelques bungalows. Mais c’était compter sans les péripéties et les retards qu’il a connus, qui ont fini par renvoyer aux calendes grecques sa mise en service. Si les travaux de réalisation de ce port ont globalement été achevés, l’essentiel de ses infrastructures pour faire de lui un espace de plaisance et de pêche n’a pas vu le jour.

Outre ses capacités d’accueil de 210 embarcations, dont 140 entre voiliers et plaisanciers et 70 autres réservés aux chalutiers, aux sardiniers et aux petits métiers, ce port est prévu pour disposer d’espaces commerciaux, tels que des magasins de fabrication et de vente de glace, d’un parking, en plus des bureaux de son administration, ainsi que d’autres infrastructures. Or, il manque encore tout pour faire de lui un espace de plaisance tel qu’on le conçoit. Son site attenant est encore loin d’être dégagé et nettoyé de la végétation touffue qui l’envahit.

Et même les travaux d’assainissement entamés, il y a longtemps pour dévier une canalisation d’égout qui s’est déversée sur le bassin, piétinent toujours et ne s’achèvent pas. À ce rythme, El-Aouana, ex-Cavallo, de son appellation coloniale, risque d’attendre encore pour voir cette infrastructure livrée. Pis encore, et eu égard à ce retard, certains habitants de la région ironisent sur le fait que ce projet n’a fait que dénaturer un site, jadis apprécié pour son rivage, faisant face à la célèbre île de Dzira. Cavallo aura ainsi perdu et son rivage et son port au grand dépit des habitants et des estivants qui n’ont eu droit ni à un espace de pêche ni à un espace de plaisance ! Il y a lieu de noter que les superficies du plan d’eau et du terre-plein de ce port sont de l’ordre de 8 et 5 ha respectivement, ses jetées ouest et est sont de 366 et 348 mètres linéaires pour un tirant d’eau de 8 mètres. Au lancement de ses travaux par une entreprise Luso-brésilienne, il a coûté la somme de 400 millions de dinars. Un montant qui a été réévalué suite aux retards accusés.  

Source: LIBERTE

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