L'APPELATION CAVALLO

Le nom Cavallo vient du CAP CAVALLO, lui meme tire l’origine de son appellation de l’ensembles des iles appelées LES ÎLES CAVALLO  connus depuis des siècles chez les anciens navigateurs et portulans.

Sur les plus anciennes cartes maritimes allant de l’antiquité classique jusqu’au 19eme siècle on constate que ces  îles sont désignées par divers appellations;

ÎLES CAVALLIS, ISOLS DI CAVALLIS, les termes (CAVALLO et CAVALLI) sont la traduction du mot ( DZIRET ELKHEIL),  nom donné à l’ensemble des iles par les anciens habitants de la région, sur d’autres cartes en latin les iles  portent le nom EQUORIUM INSULARUM  ce qui signifie (iles de Cavallo جزر الخيل). Sous l’ère de la  Mauritanie Césarienne Cavallo est citée comme étant  un promontoire Audon de Ptolémée( Audus promontoire).

L’origine de l’appellation CAVALLO est liée à l’ile des Ouled Boubker (l’ile d’endreu) appelée DZIRET ELKHEIL, traduit par les génois en isola di Cavallo, ce nom est donné par la suite à l’ensemble des iles de la region, notamment la grande ile de Cavallo qui portait le nom de Dziret El-Afia.

Les iles de Cavallo décrites par plusieurs géographes sont au nombre de six comme indiquée sur cette carte, allant de Ouled Boubker à Sfissfa.

LES ILES CAVALLO

De Djidjel aux îles Cavallo (Dzaïr-el-Khreïl), une série de roches basses, uniformément placées comme les pierres d’un quai, détermine le cordon de la côte. Dans cet intervalle, on ne trouve à signaler que deux petites criques, où les caboteurs viennent quelquefois chercher un abri: la baie orientale est celle qui présente le plus de commodité et de profondeur.
Les lles Cavallo sont au nombre de sept ou huit ; mais une seule, Dzaïr-el-Afieh, l’île de la Santé, se fait remarquer par sa forme conique; on y découvre aussi quelque verdure. Les autres ne sont que des rochers arides, élevés à peine de quelques mètres au-dessus de l’eau et très-rapprochés de la terre. Visconti, Ferrer et l’auteur inconnu de la carte pisane, publiée par M. Jomard, ne mentionnent que la plus grande des îles Cavallo, qu’ils appellent Bala(fia; mais, sur les cartes des navigateurs du quinzième siècle, tout le groupe est représenté avec le nom qu’il porte encore aujourd’hui.
Les navires, surpris par le mauvais temps, peuvent trouver un refuge momentané derrière l’île Afieh. L’abri est convenable contre les vents d’est; mais le fond est très-inégal, et le mouillage n’offre une grande sûreté qu’aux bâtiments d’un faible tirant d’eau. Sur la côte, il y a de nombreuses et belles cultures. De grands arbres groupés par masses profondes, des oliviers, des chênes-zéens, des figuiers, des pins d’Alep couronnent les hauteurs, et partout, dans les vallées et dans les ravins, une éclatante verdure charme le regard.
La côte, au delà du cap Cavallo, descend vers le sud-ouest, en présentant une suite de falaises rocheuses dominées par les terres de l’intérieur; à mi-côte, on remarque de grands espaces cultivés. Entre le promontoire et Mansouria, on trouve une baie très-ouverte, où l’on peut mouiller dans un cas de nécessité. 
Dans la portion à l’occident de Gigelli, une série de roches basses, uniformément placées comme les pierres d’un quai, déterminent le cordon de la côte. Dans l’intervallede la ville aux îles Cavallo, Djezaïr-el-Kheïl, on ne trouve à signaler que deux petites criques, où les caboteurs viennent quelquefois chercher un abri : la baie orientale est celle qui présente le plus de commodité et de profondeur.  Les îles Cavallo sont au nombre de sept ou huit; mais une seule, Djezira-el-Afia, se fait remarquer par sa forme conique; on y trouve aussi quelque verdure. Les autres ne sont que des roches arides, élevées à peine de quelques mètres au-dessus de l’eau et très rapprochées de la terre. Visconti, Ferrer et l’auteur inconnu de la carte pisane publiée par M. Jomard, ne mentionnent que la plus grande des îles Cavallo qu’ils appellent Balafjict ; mais, sur les caries des navigateurs du quinzième siècle, tout le groupe est représenté avec le nom qu’il porte aujourd’hui. Les navires surpris par le mauvais temps, peuvent trouver un refuge momentané derrière l’île Afia. L’abri est convenable contre les vents d’est; mais le fond est inégal, et le mouillage n’offre une grande sûreté qu’aux bâtiments d’un faible tirant d’eau. Après avoir doublé le cap Cavallo, le Ras-Mazr’ilen d’Edrissi (le promontoire Audon de Ptolémée), on pénètre dans le golfe de Bougie. Rien de plus imposant que le spectacle de la côte. Un vaste amphithéâtre de montagnes escarpées apparaissent dans l’éloignemenl; presque toutes ont leurs sommets hérissés de roches nues; quelques unes conservent de la neige jusqu’au mois de juin : au dessous de la zone des rochers el des neiges, règne un large bandeau de forêts; plus bas, commence la zone des arbres cultivés; enfin les derniers gradins sont occupés par des champs de blé, d’orge, de maïs. Sur ce fond majestueux, se détachent quelques accidents remarquables : à l’est, entre autres, c’est le mont Babor, aplati au sommet en forme de table, sillonné sur ses flancs de rides profondes, et qui se dresse à une hauteur de 1965 mètres; les rayons obliques du soleil teignent en couleurs les plus variées toutes ces découpures, qui se profilent d’une manière bizarre sur l’azur du ciel.

Un cordon de roches basses, dont l’une porte le phare de Djidjelli, et deux criques où les petits bateaux trouvent un abri, voilà ce que la cote
offre de remarquable entre Djidjelli et le cap El Afia, roche isolée, d’un rouge de feu, surmontée d’un phare (portée, 35 kil. 188 m.). Le fond des
environs du cap Et-Ana est madréporique. On y pêche du corail rouge. Entre le cap El-Afia et le cap Cavallo émergent plusieurs Ilots ou rochers appelés emphatiquement iles Cavallo. L’une d’elles( Djeirt el-Kheil) attire l’attention par sa forme conique. Les terres qui avoisinent la côte sont bien cultivées et d’un aspect riant. Des bois couvrent les hauteurs. Le cap Cavallo, l’A »n de Ptolémée, ferme à l’est le golfe de Bougie. C’est, dit Bérard, une terre élevée, qui s’avance vers le nord-nord-ouest en diminuant progressivement de hauteur et formant une pointe aiguë. »
Entre le cap Cavallo et le cap Carbon, le Tectum des Romains, le golfe de Bougie décrit un élégant demi-cercle d’une régularité parfaite. c Rien de plus imposant que le spectacle de cette côte, dit M. de la Primaudaie. Un vaste amphithéâtre de montagnes escarpées apparaît dans l’éloignement.

Sur cette carte Google on aperçoit les  six iles en question

Les premiers textes évoquant l’appellation CAVALLO remontent à la fin du 16eme siècles, d’après un texte du 1er septembre 1587 
Costa e Discorsi di Barberia Manuscrit italien des Archives du Gouvernement Général de l’Algérie. Publié par CH. MONCHICOURT, Traduit par PIERRE GRANDCHAMP

Text traduit en Français 

Gigeri ou Ciciri (Gigelli) à vingt milles du Cap Bougaroune, est une localité entourée de trés belles murailles, habitée autrefois par les chrétiens. La moitié de l’agglomération s’avance dans la mer, le reste est sur la terre ferme, il y a des grands bancs et des bas fonds. Les galéres ne peuvent accoster, mais plus à l’Ouest, à trois milles du Cap, elles peuvent mettre l’éperon à terre. Il y a sur le rivage un bastion avec de l’artillerie, mais en mauvais état. Gigelli compte environ sept cents âmes, parmi lesquelles beaucoup de marchands juifs riches. Pour piller ce lieu deux piéces d’artillerie seraient nécessaires pour pratiquer la brêche; affaire difficile et dangereuse à cause du secours important qui viendrait des Arabes qui vivent sous les tentes dans ces campagnes. (2) y a un abri sous un petit écueil pour les brigantins et les galiotes de dix-huit bancs et il faut mouiller à un mille de terre ’10). En ce lieu, on fait le commerce des singes.

Les Iles des Cavalli(3) et Balafre(4) ,à quarante milles de Gigelli, sont trois îles habitées par les Maures, sans forteresse, avec une grande quantité de bestiaux. On pourrait les piller facilement et avec commodité, n’ayant plus à craindre le danger de voir accourir des secours de cavalerie comme sur la terre ferme. Celle qui est le plus à l’Ouest est la Balafre, plus grande et plus habitée. Entre les îles et la terre ferme se trouve un canal de dix milles. Les galéres peuvent y passer. Il n’y a aucun port et toute la côte jusqu’à Bougie s’étend sans bancs et avec des bons fonds.

(2) Au cap Cavallo, on remarque en mer les îles du Grand et du Petit Cavallo. Le nom de Balafre ou Balafie habituel aux anciens portulans, s’explique parce que dans le voisinage se détache de la terre la petite presqu’île de Bel Afla ou Bou El Afia. En 1550, le corsaire Moret y avait surpris et razzié des corailleurs Indigénes.
(3) Iles Cavallo
(4) Ile Afia

Texte original en italien

Gigeri, o sia Ciciri lontano da Bugioronia vinti miglia ? una terra murata di bellissime muraglie, habitata altre volte da Christiani. La met? dell’habitatione sporge in mare, et il resto in terra. Tiene gran seccagne, e bassi fondi. Le galere non ponno accostare, ma pi? ? Ponente tre miglia il capo ponno mettere sperone in terra alla marina tiene un bastione con certa arteglieria, m? mal ordine. Far? da settecento anime, fr? quali molti guidei mercanti ricchi, per saccheggiare questo luogo bisognarebbono duoi pezzi d’arteglieria per fare le aperture; impresa difficile e pericolosa per li gran soccorsi d’Alarbi che vivono in quelle campagne sotto le tende. Tiene un ridosso d’un scoglietto per bergantini, e galeotte di deciotto banchi, e bisogna sorgere un miglio lontano da terra. In questo luogo si f? la mercantia de’scimiotti.

L’Isole delle Camali, e Balafre quaranta miglia discoto da Gigeri sono tre isole habitate da Mori, senza fortezze con gran quantit? di bestiami. Si poterbbero saccheggiare facilmente, et con commodit? cessando il pericolo di terra ferma di soccorsi della cavalleria. Quella che ? pi? ? Ponente ? Balafra pi? grande, e pi? habitata. Vi ? fr? l’Isole, e terra ferma un canale di x miglia, e ponno le galere passare per dentro, non vi ? porto alcuno, et tutta la costa fino ? Bugia corre senza seccagne, e con buoni fondi.