IARSATH

C’est le premier nom connu  d’El-Aouana, il remonte à l’epoque phénicienne entre(-800 et -500) comme il est mentionné dans le premier atlas du monde publié à Anvers par Abraham Ortelius, aussi dans la table de Peutinger et sur la carte de Ptolémée.

Selon toutes ces cartes IARSATH se situe à quelques kilomètres à l’ouest de IGILGILLI, GIGERY, GERGELIUM, comprise entre deux grandes rivières et en face d’une ile (sans doutes la grande ile et les rivières de Kissir et Taza).

Les français ont bien mentionné des restes d’un poste romain en face de la grande île, mais tout a été enseveli depuis lors par les sables, IARSATH serait la transcription phénicienne du mot marsat, qui veut dire port.

 

BALLAFIA (EL-AFIA) .

BALLAFIA tel est le nom donné à EL-AOUANA par les romains et les anciens portulans, depuis l’antiquité El Aouana est connue comme étant un repère d’orientation pour les navigateurs de part sa position et ses abris naturels, le vieux port remonte à l’époque phénicienne, durant les siècles précédents, sur les cartes des anciens portulans  le nom BALLAFIA est mentionné pour indiquer les lieux situés entre IGILGILLI(Jijel) et CHOBAT (Ziama), ce nom sans doute faisait référence à  Dziret El-AFIA ( Dzira Elkbira), car sur une autre très ancienne carte l’endroit porte le nom ELAFIA

 

EL-AOUANA .

Le nom EL-AOUANA attribué à la commune, vient de la tribu (caidat d’El-Aouana ou Douar elaouana). Le douar est officiellement composé des fractions suivantes:   Ouled Boubker, Ouled Tabaane, Ouled Saad, Beni Sekfal, Khracha, Beni Khzer et Ouled Mhammed, le douar se situe à 14 kilomètres de Djidjelli(jijel) il borde la mer méditerranée au nord et le douar des Beni foughal au sud, Beni Caid à l’est et Mansouriah à l’ouest.

Le livre ALGER SOUS LE DERNIER DEY paru en 1851 mentionne que pendant la période ottomane le douar s’appelait « confédération d’َelaouana » est se composait déjà des mêmes fractions sus citées.

L’appellation El Aouana comme le pensent certains ne vient pas du souk situé sur les hauteurs de Beni-Sekfal, c’est plutôt le contraire, ce marché créé 1866 a été nommé « SOUK ELAOUANA » en référence au douar.

Avant la designation des DOUARS, les fractions s’appellaient CAIDAT et chaque fraction se composait de plusieurs CHIYAKHAT (العروش).

En 1861 le CAIDAT  D’EL-AOUANA se composait de cinq (5) chiyakhat, les Ouled Tabaan (Tbaana), les Ouled Mhammed, les Khracha, les Beni Khzer et les Ouled Saad  Les Ouled Boubkeur et Les Beni Sekfal sont intégrés au douar durant l’année 1864.

On constate donc que l’appelation ELAOUANA existait déjà avant la création du SOUK et que  Beni SEKFAL ne faisait pas encore partie de la caïdat d’El-Aouana. La création de ce souk remonte à l’année 1866  l’administration coloniale decide alors de créer un seul souk pour tout le CAIDAT d’ElAouana, elle opte alors pour la region de Beni Sekfal en choisissant l’endroit appelé DAR BOUIR  (دار بويير) qui à l’origine appartenait à la famille BOUHIRED, En effet à cette époque il existait déjà plusieurs SOUK, notamment chez les Beni sekfal( souk larabaa et souk essebt)chez les Ouled mhammed (Kaa essouk) et le plus grand celui des Ouled Boubker et Tbaana, pour favoriser et accélérer la colonisation, l’administration coloniale décide alors de supprimer tous ces souks et de les rassembler en un seul endroit loin des contrées destinées à l’occupation, l’endroit est alors choisi pour sa position de carrefour qui joignait la plupart des fractions et pour permettre aux travailleurs des forets de se fournir en denres alimentaires, c’est alors que le nom SOUK ELAOAUANA lui est attribué pour signifier que c’est le souk de toute la tribu et de toutes les fractions. c’est le résultat du commencement de la colonisation.

On retient donc que:

  • La tribu d’EL Aouana délimitée, désignée et constituée par arrêté du 25 octobre 1891 , elle se compose alors des fractions suivantes : Ouled-Boubker, Ouled-Tebaan(Tbaana), Ouled-Saad, Beni-Sekfal, Khracha, Beni-Khzar, Arb-Aftis, et Ouled-Mhamed.

 Extrait du journal officiel du Gouvernement général de l’Algérie 25/Octobre/1891 page 1083

La tribu d’El Aouana, désignée par arrêté du 23 mars 1889, pour l’application du Sénatus-Consulte est située dans la commune mixte de Tababort à 14 kilomètres environ de la ville de Djidjelli, Elle est limitée :

  • au Nord par la mer Méditerranée ;
  • à l’Est par le douar Beni-Kaid (commune de Djidjelli) et le douar de Mrabet-Moussa(commune de Dusquene) ;
  • au Sud par la tribu de Beni-Foughal;
  • à l’Ouest par la tribu de Tababort.

Ce territoire excessivement accidenté et couvert en grande partie de boisement a une superficie totale de 9,328 hectares et une population de 2883 habitants, Les gens d’El-Aouana n’ont jamais pu être subjugués par les Turcs auxquels il ne payaient pas l’impôt, Obligés de reconnaître la domination française en 1851 et 1855, ils participèrent à tous les mouvement insurrectionnel qui éclatèrent dans la région de 1860 à 1871. A la suite du séquestre collectif apposé sur leurs biens, ils abandonnèrent à l’état à titre de rachat un cinquième de leur territoire, Les indigènes d’El-Aouana n’ont pas d’industrie ; ils sont sédentaires, ils tirent toutes leurs ressources de la culture de céréales, de vergers et jardins, et surtout de l’élevage du bétail auquel l’existence de terrain broussailleux assure en tout temps des pâturages. Leur cheptel se compose de 6033 têtes dont 3500 chèvres, ils payent annuellement 11,500 fr d’impôt La délimitation périmétrique n’a soulevée aucune contestation, la propriété affecte essentiellement le caractère privé, Population : 2883 ; groupes domaniaux : forets, 3724 h,30 a, autres immeubles ; 939 h,27a,81c, immeubles affectés : services communaux:261 h,04 a ; groupe de propriété privé 4222 h 77 a., 19 a ; domaine public : 180 h, 61 a

EL AOUANA EN 1861

EL AOUANA EN 1864

EL AOUANA EN 1871

EL AOUANA EN 1879

Une photo rare montrant l’ancien souk de la tribu d’Elaouana sur les hauteurs de Beni Sekfal

1866 : La création du Marché (SOUK EL AOUANA)