LA REVOLTE DE 1865

La révolte algérienne de 1865 a mis en relief un contraste digne de fixer l’attention. L’occupation française rencontra d’énormes difficultés en Algérie, et ce dès 1830. Les massacres, les enfumades, les sévices de tous genres, la torture, les dépossessions, l’exil et les déportations n’ont pas découragé les Algériens, qui se sont opposés à cette oppression-occupation par la force. Le soulèvement des populations  va entraîner toutes les régions du pays.  Des vaillants guerriers qui ont su guider plusieurs insurrections de de 1864 à 1897. 

Dans la région de GIGELY(Jijel), nous avons rassemblé quelques documents qui témoignent de la participation massive de toutes les fractions (3arouchs) de la tribu d’El-Aouana à cette glorieuse page de la résistance, il s’agit des correspondances entre le chef militaire de Gigely et la préfecture de Constantine.

Correspondance du 28 Mars 1865

Les rebelles après avoir razzié les Beni- F et entraîné la défection de la majeur partie des fractions de cette tribu, ainsi que eu l’honneur de vous en rendre compte dans ma dépêche du 25 du courant n° 69(aff arabes). Les renseignements qui me proviennent de tous cotés soit par des espions, soit par nos caïds, représentent l’insurrection comme ayant gagné complètement toutes les tribus de caïdat de Tababort : B-Zoudai, B-Bezzez, Tababort et Ziama, les B-Khzeur, les Khracha et O mhammed d’El-AouanaLes révoltés s’organisent en véritable république, ils nomment les Kebirs, punissent tous ceux qui voulaient rester neutre Le cheikh des Beni Khzer à El Aouana Merzak ben Ahmed a conduit lui même les contingents de sa tribu au combat et a eu une large part dans la razzia du 20 contre les Beni Foughal.

Correspondance du 8 avril 1865

Cependant j’ai su de source certaine par des espions que les Beni Khzeur de El Aouana les quels s’étaient réunis depuis le 1er avril les dissidents du cercle dont le but était d’envahir les Beni-F, En réponse a votre dépêche du 31 Mars dernier n° 64 (affaires arabes), j’ai l’honneur de vous rendre compte qu’avec les éléments que nous possédons dans le cercle, je ne vois pas la possibilité d’exécuter avec grande chance de succès un coups de mains contre les tribus rebelles voisine du bivouac d’El-Aouana où est campé la colonne d’observation. Le chiffre des contingents que j’ai pu réunir est d’environ 500, il pourra être porté à 900 lorsque les fractions de El Aouana rentrées dans l’ordre

Correspondance à El Aouana le 18 avril 1865

Les 3 compagnies du 20eme de ligne embarqués sur le météore viennent de débarques, j’espère que le renfort va relever le moral de nos chefs indigènes et des tribus voisines de la ville ; mais pour empêcher que le mouvement insurrectionnel, je vois qu’il serait urgent de former un camps de 8 à 1200 hommes dans la plaine de El Agadide El Aouana. Par mesure de prudence j’ai fait rentrer Mr le Noble que j’avais envoyé à l’Oued Bourchaid pour bien se rendre compte de la situation, il a vu lui même la physionomie des gens que les caids engageaient. Le caïd prés du quel se trouve son frère, est,,,,,,,, contre les Beni Amrane Djebalah, et l’autre contre les Ouled Boubker d’El aouana, et les tribus de Dar el Batah, J’ai su que quelques uns des principaux meneur parmi eux :

  • Braham Boussoufa d’El Aouana
  • Ben ceridi Messaoud des Beni Ouarzeddine
  • Boudjemaa ali Khoja Adel de Tababort
  • M Ben yazid chiekh des Ait Achour, et plusieurs autres moins importants s’étaient rendus il y a 5 jours chez les dissidents de takitount et du Babor, pour les décider a marcher avec eux.

* Agadi= ARBID Ali

Djidjelli le 15 Avril 1865 le chef du bureau arabe

Signé: M Noble

Une partie du livre des correspondances de l'année 1865